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The Gates un documentaire réalisé en 2005 par Antonio Ferrera et Albert Maysles

Gates in the snow, 2005, l’auteur de la photographie est Frédéric de Goldschmidt www.frederic.net

Ce documentaire diffusé sur arte montre sur plusieurs années les péripéties que peuvent rencontrer et subir une oeuvre d’art et ses concepteurs avant et pendant que l’événement s’installe. Cette oeuvre, d’une grande envergure, intitulée The Gates traduit par Les portes, s’étendrait sur tout Central Park.

Le ton est très vite donné par l’avocat que consultent les deux artistes. L’entretien débute juste après le générique d’introduction. On y voit les deux artistes très sérieux et très impliqués tandis que l’avocat mène la discussion d’un regard pétillant, sur un ton amusé, voir quasi-moqueur.

Ce document nous mène de réunion en réunion, d’échec provisoire en réussite, de bureau d’avocat et de dirigeants municipaux pour enfin nous sortir dans le légendaire Central Park, où Christo et Jeanne-Claude le temps de deux semaines peuvent y jouer les heureux propriétaires.

Des ego s’affrontent entre artistes voulant se montrer sympathiques et politiques désirant garder leur électorat et leur place.

Ce film nous montre un univers complexe ou chaque mot compte et chaque voix compte effectivement.

Le projet est au départ présenté comme un cadeau à la ville. Il devait coûter quatre à cinq millions de dollars il va en coûter cinq fois plus. L’addition étant réglée entièrement par les concepteurs.

Durant le reportage de nombreuses questions peuvent surgir aux yeux du téléspectateur, questions que se pose également l’assis-

Central Park en mars 2007

tance des réunions municipales, communautaires et universitaires : Qui paye réellement ? Comment ? A qui profite tout cela ?

Il aura fallu une succession de quatre municipalités, l’intervention d’intellectuels comme par exemple le psychosociologue Kenneth Clark, pour que finalement le projet puisse se concrétiser.

Une phrase m’a principalement marquée : elle est énoncée par Christo : «Tout ce que je veux c’est avoir Central Park, l’espace de deux semaines»

Mais il faut admettre que ce projet tant décrié au départ, a été finalement une réussite.

Ce document est à voir absolument car il montre l’envers d’un décor auquel on ne peut  que très difficilement accéder.

Ce film peut être en quelque sorte considéré comme étant une extension de l’oeuvre car «le processus de création fait partie intégrante de l’oeuvre d’art» il en laisse un souvenir ; c’est ainsi que Christo justifie l’enregistrement vidéo de chaque entretien avec des personnalités plus ou moins importantes aboutissant ou non au but final.